La volonté est une donnée importante pour réussir son sevrage. C’est-à-dire pour sortir de la prison que constitue pour certaines personnes, la prise des dogues licites ou illicites.
Mais elle ne suffit pas.
Parlant du tabagisme, le Pr Damien Razavani soutient explicitement que : « si la volonté joue un rôle important dans l’arrêt du tabagisme, elle ne semble pas être le seul élément impliqué, … parce que la volonté se situe au niveau de la pensée ».
Arrêter de fumer dit-il, « c’est bien sûr développer un certain état d’esprit. Mais c’est aussi agir concrètement en supprimant le comportement tabagique. A ce niveau, les motivations jouent un rôle primordial, voir déterminant. Elles aideront au sevrage en donnant un sens à l’effort qui, dans certains cas, peut être vécu comme un sacrifice. Pour que les motivations soient efficaces, il faut que le fumeur y soit personnellement sensible et qu’elles ne résultent pas d’une pression externe ou d’une construction artificielle ».
Razavani précise d’ailleurs que « les motivations superficielles ne résistent pas au temps ».
Les leçons que nous tirons de notre expérience auprès des toxicomanes à la Fondation KAM-SIHAM, nous conduisent à conclure avec emphase que la réussite d’un sevrage dépend de nombreux facteurs : notamment des facteurs personnels, familiaux, socio-professionnels…
Sur le plan personnel, il s’agit d’une transformation totale du toxicomane au niveau de ses pensées, de ses émotions et de sa vision du monde. Si la volonté est un préalable à la réussite du sevrage, la vérité et les motivations intrinsèques (qui viennent de soi), constituent des conditions essentielles à la sortie de l’emprise.
Nul ne peut sortir durablement de l’esclavage de la drogue s’il n’accepte de dire la vérité d’abord à soi-même, en suite aux autres. D’où la nécessité du suivi psychothérapeutique de post-cure, qui doit s’étendre sur plusieurs mois.
Sur le plan familial, la réussite du sevrage dépend du niveau d’implication de l’entourage du toxicomane. L’instant du sevrage est un moment de réconciliation qui passe par l’évocation de toutes les blessures que le comportement du patient a engendré (vol, mensonges, violence, déceptions diverses). A ce niveau la thérapie familiale est indispensable, puis-quelle permet de retisser les liens et de rétablir la confiance perdue.
Sur le plan socioprofessionnel, le sevrage doit inclure un bilan personnel, mais aussi et surtout un bilan des compétences professionnelles et intercirculation. L’oisiveté étant un facteur majeur de rechute, « l’ancien toxicomane » ne peut réussir son nouveau départ qu’en répondant avec précision à 3 questions essentielles:
- Qui suis-je?
- Qu’est-ce que je vaut et veux faire de ma vie?
- Qu’est-ce que je suis capable de faire?
Si vous n’en pouvez plus avec les drogues, contactez nous au Centre de désintoxication des Toxicomanes de la Fondation KAM-SIHAM, située au Terminus de la Cité SIC à Douala